1. INTRODUCTION
    1. Marianne Cohn est née en Allemagne en 1922. D’origine juive, issue d’une famille d’universitaires, elle assiste à la montée du nazisme et entre en Résistance dés 1941, à 19 ans. Sous le pseudonyme de Colin, elle fait passer clandestinement des enfants juifs vers la Suisse. Elle est arrêtée le 31 mai 1944 à Anemasse, alors qu’elle a en charge 28 enfants. Elle sera torturée et assassinée, son corps jeté dans la fosse commune, à Ville-la-Grand, en Haute-Savoie, près d'Annemasse.  Marianne Cohn est davantage une résistante poète qu’une poète résistante dans la mesure où il n’existe pas d’autres textes d’elle et qu’il n’est même pas certain qu’elle soit l’auteur de ce texte. Mais cela ne change rien à la force du poème. Publié dans l’anthologie de Pierre Seghers intitulée La Résistance et ses poètes (1975), ce texte exprime toute la force de ces hommes et ces femmes qui ont résisté à la torture et sont morts pour défendre les valeurs de liberté, de fraternité et de courage. Le poème, en vers libres, à la tonalité lyrique exprime le combat intérieur pour ne pas céder à la torture. Nous nous demanderons en quoi il est universel, ce qui fait sa force.
  2. Problématiques possibles
    1. Comment le poème parvient à l'universalité ?
    2. Comment le lyrisme du poème parvient-il à toucher le lecteur ?
    3. En quoi ce poème
  3. AXE 1
    1. Opposition entre "je" et "vous"
      1. Sorte de dialogue intérieur entre la victime et ses bourreaux. et la victime avec elle-même
        1. « arrachez-moi » : impératif présent : renversement ; c’est la victime qui donne un ordre
        2. - « Vous ne savez pas » : forme négative qui marque l’ignorance des bourreaux et qui informe sur la détermination du poète à ne pas trahir /renforcé par l’emploi du verbe « trahir » à la forme négative mais au futur (certitude)
        3. - « moi je sais » (un seul vers, mise en valeur), renforce encore la détermination.
        4. - « vous êtes cinq mains »/ »Pieds…clous » les bourreaux ne sont décrits que par des accessoires qui leur appartiennent (synecdoque – une partie représente le tout) . Ici ces éléments symbolisent le mal, la violence)
        5. - Les bourreaux sont donc ceux qui possèdent la force physique et le poète, la force mentale. - Le « je » apparaît d’une force mentale (psychique) bien supérieure à celle de ses bourreaux (// avec l’attitude et la supériorité des fusillés de Cadou par rapport à leurs bourreaux)
        6. Ce dialogue intérieur pourrait être une sorte de litanie (prière qui se répète) pour se convaincre soi-même de ne pas céder à la torture, à la peur, à la trahison ou au suicide.
  4. AXE 2
    1. la tragédie du choix
      1. Le choix du suicide /ou de la mort par les bourreaux Remarquer la mise en page du texte qui isole le mot « mourir » Pour trahir la vie, opter pour le suicide plutot que pour la trahison de la cause Pour mourir. le choix du suicide /ou de la mort par les bourreaux
      2. Insistance très forte avec répétition des verbes à l’infinitif : « renier, pour abjurer, pour trahir » qui sont repris aux vers suivants associés à un domaine de la vie (« amis », « pain et vin », « vie »).
      3. La répétition de la préposition « pour » x 7 exprime la liste des possibles, des solutions contradictoires (« renier mes amis/trahir la vie » ) choix impossible.
      4. Se pose la question du suicide comme issue : « pour mourir » ; et surtout « la lime est pour mon poignet  » précédée par 2 négations : pas pour tuer le bourreau ; pas pour s’évader. Reste donc la possibilité du suicide. 3 vers anaphoriques « la lime »x4 / Fonction de la répétition
  5. AXE 3
    1. Temporalité du poème/
      1. Aujourd’hui/demain Jeu entre le futur et le présent qui se répète plusieurs fois dans le poème et marque une volonté de repousser l’instant fatidique de la trahison (de soi ou des autres). Volonté sans doute de se convaincre soi-même.
      2. Le 1er vers « Je trahirai demain pas aujourd’hui ». l’idée de la trahion est à la forme négative par contre le fait de supporter la torture est au présent « arrachez-moi » : Capacité à supporter aujourd’hui et cet aujourd’hui semble ne jamais laisser place à demain. le vers 10 se réduit à « demain » et donne toute sa force à l’adverbe.
      3. Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles, Je ne trahirai (futur a valeur de certitude) pas.
      4. "Aujourd'hui/demain" revient de façon cyclique et assure son unité au poème ; en ponctue chaque partie. 
  6. Les registres dominants du poème
    1. Lyrisme du poème
      1. Forte présence du "je" :
      2. poème conçu comme une sorte de catharsis (= permet de se purger de ses angoisses, de la pitié et de la terreur provoquée par l’emprisonnement et la perspective de la torture) poème poignant, parce qu’il part d’une situation réellement vécue + prémonitoire. 
    2.  Registre pathétique :
      1. auteur = victime, sacrifiée. En étant seulement suggérée, la souffrance ressentie frappe plus efficacement notre imaginaire (compatissant
    3. registre tragique
      1. demain vs aujourd’hui + « Il ne me faut pas moins d’une nuit » = suit la temporalité tragique ( de l’aube à la nuit qui annonce la mort)  - mais aussi espoir : la souffrance, la trahison, la mort, peuvent encore être repoussée d’une journée ( cf not. rejet du vers 10 : repousser « Demain » au vers suivant). 
  7. Questions oral
  8. Oeuvre picturale
    1. Sous-sujet 1
  9. Liens et prolongements
    1. Sous-sujet 1