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INTRODUCTION
- « Ce cœur qui haïssait la guerre » est un poème écrit par Robert Desnos durant la seconde guerre mondiale. Robert Desnos est un poète français, né en 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration Theresienstadt en Tchécoslovaquie, (donc après la libération du camp et la signature de l’armistice (8 mai 1945)).
Dadaïste puis surréaliste. Autodidacte, il s’engage dans le journalisme, continue à écrire des poèmes. En 1930, il publie le recueil Corps et biens
Démobilisé en 1940, il travaille notamment pour le journal " Aujourd'hui ". La rafle du Vel'd'Hiv le conduit à s'engager dans la Résistance.
Le recueil Destinée arbitraire, a d’abord été publié en 1942 dans L’Honneur des poètes, ouvrage collectif de poètes résistants puis beaucoup plus tard dans le recueil Destinée arbitraire en 1975. Publié à titre posthume en 1975 mais constitué de textes écrits entre 1939 et 1945.
Dans ce poème, il fait ainsi explicitement référence à la guerre en appelant les français à s'engager tout en affirmant son idéologie pacifiste. le poéme exprime donc un paradoxe dechirant : la haine de la guerre et la necessité de combattre
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Problématiques possibles
- De quelle manière s'exprime l'engagement de Desnos dans ce poème ?
- • En quoi ce poème de Desnos est-il un texte engagé ?
• Comment Desnos parvient-il à rendre son poème efficace ?
• A quoi tient l’efficacité de ce poème ?
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AXE 1
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Changement d'état
- Dés le 1er vers, une situation impose un changement et celui-ci est perceptible par le passage de l'imparfait "qui haissait" au présent "voilà qu'il bat"
- Ce cœur qui haïssait (pacfisme) (imparfait) la guerre voilà qu’il bat (présent) pour le combat et la bataille ! (combat)
Passage d’un état antérieur (lié à la paix,au surréalisme) à un présent qui impose un engagement.
Rappel des mots de la préface sur le rôle de la poésie et des poètes en fonction des circonstances : "C'est vers l'action que les poètes à la vue immense sont, un jour ou l'autre, entraînés".
- On observe le mêm principe aux vers suivant :
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Même construction que le vers précédent :
Ce cœur + passé+ Voilà que + présent
Présent = »guerre » combat » ;bataille ;sang brûlant, haine… Ce qui est au présent indique colère, violence….Présence d’un champ lexical important de la violence et du combat : qui s’oppose à l’état antérieur suggéré par « qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,(vie/ Nature/sérénité) »
- Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,(vie) rythme (6_6_6_6) très régulier dans le passé qui s’oppose au chaos du présent.
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine.
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AXE 2
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le coeur combattant
- Ce champ lexical de la violence et du combat : il est activé par le cœur puisque ce cœur est le sujet de l’action . Révolte contre le nazisme « Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! »
- Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent, l’émotion représentée par le « cœur » réveille la raison (« cervelle ») qui va conduire au combat.
- Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne, double négation qui cherche à convaincre que la révolte ne peut que s’étendre
Comme le son d’une cloche (tocsin) appelant à l’émeute et au combat.
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Sous-sujet 4
- le terme « cœur » apparaît 7 fois (v-1-2-8-9-13-16) en plus du titre. dont une au centre du poème
- – Le cœur représente également de façon métaphorique la situation paradoxale du poète à travers la polysémie ( mot qui à plusieurs sens) du verbe « battre » qui renvoie à la fois à la guerre, aux battements cardiaques, et à la lutte pour la liberté : v-1 « voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ».
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AXE 3
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Appel collectif à se battre pour la liberté
- la metaphore du coeur montre la dimension vital de ce combat pour la liberté
- Passage au pluriel : "ecoutez" 2eme pers pliriel de l'impératif
- Écoutez,(impératif : interpellation des lecteurs par le poète qui renforce sa volonté d’appeler au combat) je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.(resonnance du bruit envahissant par les échos mais qui en fait n’est pas l’echo mais le cœur des hommes donc logiquement :
Passage au pluriel/ plus seulement le cœur du poète
- Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la France. (reconnaissance, d’une valeur commune : la liberté V. 26)
Ils battent (le sing. du vers 1 est maintenant un pluriel ; un collectif) au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,(répétition de « même » montre l’osmose dans le besoin de liberté)
- Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang (le sang qui oxygène le corps et qui permet lavie) porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! (forme de discours direct, de slogan, d’appel direct à la révolte : recherche la force du message ; convaincre)
- Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! (forme de discours direct, de slogan, d’appel direct à la révolte : recherche la force du message ; convaincre)
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AXE 4
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justification du combat
- Retour au sing dans la derniere partie du poeme
- Pourtant (rappel du pacifisme de départ d’où la répétition « haissait laguerre, le nazisme oblige à la révolte) ce cœur (retour au singulier) haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,(tout ce qui a trait à l’avant au pacifisme est rappelé à l’imparfait) Justification de la lutte
- Mais (encore justification de la lutte) un seul mot (ce singulier montre la puissance de la valeur du mot « liberté » qui a lui seul réveille des millions (hyperbolique) de consciences (« cervelles) : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
- retour au pluriel :Et des millions de Français se préparent dans l’ombre (Résistance) à la besogne (combat des résistants) que l’aube proche (la libération) leur imposera.
- Car ces cœurs qui haïssaient (retour au passé et au pluriel- répétition montre que ces résistants étaient pacifistes ; que ce sont les circonstances qui en font ds combattants / la guerre battaient pour la liberté (mais en temps de paix, leur cœur était déjà attaché à la liberté )au rythme même des saisons et des marées,
du jour et de la nuit. (valeurs stables, conservées)