1. INTRODUCTION
    1. Otto Dix (1891-1969)
      1. peintre allemand, associé aux mouvements artistiques de l'expressionisme et de la nouvelle objectivité. Il étudie à Dresde. Il s'engage volontairement lors de la WW1 , revient vivant mais profondément marqué par les horreurs du conflit, qu'il peindra souvent. Les nazis considère sa peinture comme "art dégénéré" et détruiront une partie de ses oeuvres.
    2. date de réalisation
      1. 1929-1932, soit 10 ans après la fin de la 1ere guerre mondiale.
    3. dimensions
      1. tryptique: panneau central 204X204 panneaux latéraux 204X102
    4. support et technique
      1. tempera sur bois
    5. courant artistique
      1. expressionisme et nouvelle objectivité.
    6. contexte
      1. Otto Dix peint ce tableau entre 1929 et 1932, à une période où les idées nationalistes trouvent à nouveau des échos dans la population allemande et où les horreurs de la WW1 commencent à s'effacer des esprits. On est en pleine crise des années 30.
  2. le panneau central se divise en 2 plans: au 1er plan, une reconstitution hyper réaliste du carnage: amoncellement de corps, débauche de sang et de tripes, boue, saleté. Otto Dix cherche à montrer la guerre dans toute son horreur: pas de héros montant fièrement au front baïonnette au canon, mais des corps abandonnés. Celui qui a la tête en bas est putréfié, des vers s'en échappe, rappelant que la mort n'est pas belle à voir (et reprenant l'image du Christ très dégradé du retable d'Issenheim). Il tend vainement la main comme pour chercher du secours dans un univers dépourvu de toute humanité; le squellette empalé (rappel du Christ en croix) semble désigner du doigt le résultat de la guerre (la mort et la barbarie). Seul un soldat, casqué et portant un masque (sans identité ) semble vivant mais pétrifié, incapable de réagir. Au 2eme plan, on voit des villes détruites, sans trace de vie. Les couleurs rouges et brune du sang et de la boue dominent, le panneau n'offre aucune issue, aucun petit espoir de retour à la vie.
  3. Sur la prédelle, on voit des corps gisants dans une sorte de caveau (une tombe, une tranchée?).Vivants ou morts peu importe, l'impression reste la même: Il n'y a pas de vie possible dans ce contexte. On retrouve ici l'imagerie des retables où l'on voit le corps du Christ après la descente de la croix ou à la mise au tombeau.
  4. DESCRIPTION ET ANALYSE
    1. Ce tableau est un tryptique , inspiré des retables de la Renaissance et plus particulièrement influencé par le retable d'Issenheim de Mathias Grünewald. Ces retables racontaient des étapes de la vie du Christ et étaient exposés sur les autels des églises.
  5. retable d'Issenheim de Mathias Grünewaldt
  6. ce panneau représente des soldats vus de dos avec tout l'équipement militaire.C'est une armée sans visage, on a l'impression d'un troupeau qui va à la guerre, il n'y a plus d'individus. Le ciel est chargé et rouge, annonciateur des violences à venir.Les soldats se déplacent dans une sorte de brouillard, où ils semblent se perdrent et disparaitrent.
  7. CONCLUSION:
    1. le message du tableau
      1. Otto Dix dénonce la barbarie et l'absurdité de la guerre . Représenté en sauveur il est celui qui nous met en garde contre la guerre et ses atrocités. Il se réfère aux oeuvres du passé, les retables, créant un lien avec l'art de la Renaissance, mais également une rupture avec la façon (très allégorique ) de représenter la guerre (héros propres montant au front). Il ne nous épargne rien de ce qu'est réellemnt le combat: souffrance, solitude, saleté, horreur. La mort c'est laid, et la guerre encore plus.
    2. autres oeuvres de l'auteur
      1. le vendeur d'allumettes
    3. autre artiste de la nouvelle objectivité: George Grosz (1893-1959)
      1. the hero
  8. ARTS, RUPTURE, CONTINUITES.
    1. " comment l'oeuvre révèle t-elle un lien ou une rupture avec le passé?"
      1. arts visuels: LA GUERRE d'OTTO DIX
        1. TRISTAN GALLEN et ROMAIN HERVE
  9. Sur ce panneau, un soldat vivant et de face (autoportrait de l'artiste?) porte dans ses bras un blessé. Il apparait un peu comme le sauveur , et le tronc calciné derrière lui fait allusion au Christ portant sa croix. Il n'a pas d'uniforme, ou son uniforme est incomplet et il apparait ainsi comme le seul être vivant du tableau doué de pensée, et qui agit par lui même (il a l'air très décidé, il fait face). La scène est sombre et rouge, mais il est peint dans un halo lumineux qui lui donne un air fantomatique et surnaturel et qui focalise le regard sur lui, apportant la seule touche de lumière (et d'espoir?) du tableau.