1. 1 - Avant toute chose
    1. "Plus de matière grise et moins d’énergie grise !"
      1. Contrairement aux tendances de ces dernières années de construire et donc de concevoir de plus en plus vite, il est recommandé de prendre le temps de mener une réflexion globale et systémique sur le projet. Prendre le temps de bien étudier les besoins en programmation, consulter les partenaires compétents, trouver en conception la solution qui répond à un maximum d’enjeux. Le processus de conception intégrée a été développé dans cette logique. - Etudes préalables : Bien penser aux études nécessaires avant de lancer le projet. - Renforcer le sourçage : dialoguer avec des prestataires et fournisseurs en amont. - Etudier les possibilités de circuits courts ou de proximité. - Programme bien défini : “C’est 50 % de la réussite d’un projet !” - Bureau de contrôle : A impliquer en amont surtout en cas de souhait d’un projet en techniques non courantes. - S’adjoindre les compétences d’un AMO spécialisé au besoin. - Recruter une maîtrise d’œuvre compétente et motivée : ne pas sélectionner seulement sur le prix et mettre en avant les critères qualitatifs et techniques.
    2. Phase d'acculturation et de connaissance des filières biosourcées
      1. Afin d'acquérir une meilleure connaissance de l’offre et des produits biosourcés existants et d'être en mesure de mobiliser et convaincre les différents décideurs (élus, Directions,...) et services techniques en interne :
        1. Visionnage de webinaires
        2. Visite de projets réalisés et d'entreprises
        3. Prendre connaissance de l'offre de formation existante
        4. Evaluer l'opportunité d'embauche afin de disposer des compétences en interne
    3. Identifier les compétences et ressources matières disponibles localement (Sourcing)
      1. Outils disponibles : se reporter au fichier ressources matériaux bio-géosourcés et fichier des référents accompagnement des filières biosourcés.
      2. Se reporter aux centres de ressources (FB2, Collectif biosourcé Pays de la Loire, ...).
      3. Identifier des prestataires potentiels expérimentés sur le sujet de la construction/réhabilitation intégrant des matériaux biosourcés.
      4. Evaluer l'intensité concurentielle
      5. Afin d’éviter les marchés infructueux, préparer les opérateurs économiques en amont, par exemple en les invitant à faire des regroupements d’entreprises, etc.
      6. Envisager la réalisation d'une étude de convenance des terres d'excavation en vue de leur utilisation dans le projet pour la terre crue.
    4. Identifier les compétences / expériences relatives à la construction biosourcée en interne.
      1. Si compétences / expérience en interne absente alors étudier le recours à une Assistance à Maîtrise d'Ouvrage compétente le plus en amont possible.
    5. Préciser les objectifs généraux de l'opération afin de poser le cadre de l'opération.
      1. Exemples d'objectifs généraux :
      2. Minimiser l'empreinte carbone (ex : Objectif Stratégie National Bas Carbone).
      3. Être innovant, exemplaire et démonstrateur.
      4. Être sobre et frugal.
      5. Contribuer aux objectifs liée à la transition environnementale du territoire (ex : Plan Climat Air Energie Territorial).
      6. Favoriser l’économie locale et circulaire / circuits courts = accompagner le développement de filières locale, d'emplois locaux en favorisant l'insertion.
      7. Concevoir un bâtiment confortable et économe en énergie pour le chauffage (confort d'hiver) et le rafraîchissement (confort d'été) (ex : Conception passive) .
      8. Favoriser l’utilisation de matériaux de construction renouvelables et renouvelés afin d’éviter l’épuisement des ressources naturelles.
  2. 2 - Programmation et faisabilité
    1. La phase programmation constitue une faible part du coût global des projets de construction mais détermine jusqu’à 80 % de l’engagement de ce coût.
    2. Afficher sa volonté dès la phase programmation : décliner les objectifs généraux en objectifs spécifiques.
      1. Décliner les objectifs généraux en objectif spécifiques : chiffrés, mesurables et atteignables.
        1. Exprimer clairement ses attentes en matière de performance environnementale et énergétique en particulier pour l’intégration des matériaux de construction biosourcés.
        2. Assortir chaque objectif spécifique à une procédure de vérification : quels indicateurs, quel niveau à atteindre, vérifiés quand, comment et par qui.
      2. Hiérarchiser les objectifs
        1. Par exemple : - Objectif n°1 : Respect du coût de construction de 2,5 millions d'euros - Objectif n°2 : Respect des surfaces - Objectif n°3 : Atteinte de l'objectif RE2028 - Objectif n°4 : Optimisation des coûts de fonctionnement (sobriété)
      3. Comparer les impacts carbone des modes constructifs dès la phase programmation en s'appuyant sur une AMO compétente.
      4. S'appuyer sur une AMO disposant d'une compétence économie de la construction afin de valider / définir le budget.
      5. Comparer les impacts environnementaux (émissions de GES) des modes constructifs dès la phase programmation en s'appuyant sur une AMO compétente.
        1. cf. onglet AMO
      6. S'appuyer sur une AMO disposant d'une compétence économie de la construction afin de valider / définir le budget.
        1. cf. onglet AMO
    3. Définir son ambition en termes de construction biosourcée.
      1. Sans préciser de mode constructif.
        1. L'indicateur Ic construction du projet (impact sur le changement climatique des composants du bâtiment et du chantier), calculé dans le cadre de l'étude RE2020 sera inférieur à xx kg / m2 . Le seuil pris en compte devra être à minima celui de 2025.
        2. L'indicateur StockC du projet (quantité de carbone biogénique stocké dans le bâtiment), calculé dans le cadre de l'étude RE2020, sera à minima de xx kg C/m2.
      2. En précisant sa volonté d'utiliser des matériaux biosourcés sans privilégier des modes constructifs.
        1. L'ensemble des isolants utilisés pour les parois verticales seront biosourcés.
        2. Le projet intègrera une part significative de produits et matériaux biosourcés et géosourcés (terre crue).
        3. Le projet répondra aux exigences du niveau 3 du label bâtiment biosourcé sans exigence de certification.
        4. Le projet intègrera à minima une masse de 55kg/m2 de produits et matériaux biosourcés selon la méthode de calcul du label bâtiment biosourcé.
      3. En précisant sa volonté d'utiliser des matériaux biosourcés en privilégiant des modes constructifs.
        1. Un ouvrage réalisé en ossature bois avec une isolation en béton de chanvre est souhaitée par la MOA.
        2. Le bâtiment sera réalisé en ossature-bois, isolé en bottes de paille, l'utilisation de la terre crue en enduit et cloisonnement intérieur est encouragée.
        3. La structure en bois du bâtiment sera mise en scène et visible par les usagers.
        4. Les isolants employés seront majoritairement issus du recyclage (ouate de cellulose, textile recyclé, etc.).
    4. Evaluer le caractère innovant des solutions envisagées en terme d'assurabilité et choisir de recourir ou non à des systèmes constructifs innovants : Identifier les référentiels existant concernant les techniques constructives retenues (DTU, règles professionnelles, ATEC, ATEX, guides de bonnes pratiques, etc.) et vérifier les domaines d'emplois des référentiels.
      1. Techniques courantes :
        1. Le projet respectera l'ensemble des référentiels des techniques reconnues courantes par l'Agence Qualité Construction (DTU, règles professionnels, avis techniques, etc.), c'est à dire sur liste verte. A titre d'exemple le recours à des procédures d'ATEX cas A ou à des avis de laboratoire n'est pas souhaité.
      2. Permettre un dépassement des domaines d'emploi.
        1. Dans cette hypothèse, il est recommandé d'identifier avec des experts (AMO, bureau de contrôle etc.), les éventuelles contraintes supplémentaires à intégrer au planning et au budget.
        2. Ex : Le projet s'appuiera sur les Règles professionnelles de la construction paille (https://www.rfcp.fr/les-regles-professionnelles/). Toutefois, dans la mesure ou le projet constituera un immeuble de moyenne hauteur, le domaine d'emploi des règles professionnelles pourra être dépassé.
        3. Ex : Le projet s'appuiera sur l'ensemble des référentiels des technique courantes (inscrites sur la liste verte de la Commission Prévention Produit- C2P). Un dépassement des domaines d'emploi est envisageable. Alors, l'équipe de maîtrise d'oeuvre précisera l'objet de ce dépassement et les mesures préventives à anticiper pour la bonne réalisation du projet.
      3. Utiliser une technique non courante innovante
        1. Dans cette hypothèse, il est recommandé d'identifier avec des experts (AMO, bureau de contrôle etc.), les contraintes supplémentaires à intégrer au planning et au budget.
        2. S'entourer d'une équipe de spécialistes armés pour apporter les justifications nécessaires.
        3. Associer tous les assureurs (DO, décennale) en cas de recours à des techniques non courantes et associer des entreprises à la conception.
        4. Anticiper la réalisation d'essais complémentaires et de prototypes.
    5. Choix de s'approvisionner localement dans une réflexion favorisant l'économie circulaire et le développement économique.
      1. Concevoir en fonction des produits disponibles localement.
      2. Un marché de fourniture séparé peut être mis en place afin de s'approvisionner directement auprès d'un producteur en circuit court (sans mise en concurrence : montant limité au regard du code des marchés publics : 40 000 € HT maximum)
        1. Ex : La Maîtrise d'Ouvrage envisage d'acheter directement les bottes de paille pour l'isolation auprès de fournisseurs. Dans cette hypothèse le prestataire rédigera le cahier des charges de ce marché en références aux règles professionnelles de la construction paille (https://www.rfcp.fr/les-regles-professionnelles/).
        2. Pour rappel, les marchés en dessous de 40 000 € HT peuvent être passés sans obligation de publicité ou de mise en concurrence. Suite à la pandémie de Covid-19, ce seuil est relevé provisoirement jusqu’au 31/12/2024 à 100 000€ HT pour les marchés de travaux, et de manière définitive pour les achats innovants.
      3. Une spécificité technique souhaitée pour le projet peut permettre de privilégier le choix d'un matériau potentiellement local. Elle peut être liée par exemple à des contraintes ou des performances visées.
        1. Ex : Identifier les essences de bois local (identifier les scieries susceptibles de fournir des produits bois correspondant au projet / identifier des bois du territoire susceptibles d'être transformés pour être employés dans le projet). Cela implique une évaluation des besoins en bois en amont (type de produit, essence, section, résistance mécanique si bois de structure, volume par produit...). Identifier l'ensemble des acteurs susceptibles d'intervenir dans la chaîne de mise à disposition des bois.
      4. Lancement d'une étude du gisement local pour un approvisionnement local (bardage, paille, chanvre, isolant manufacturé, caractérisation des terres du site, etc.) et des acteurs en capacité de le transformer et de le mettre en œuvre sur le chantier.
        1. Ex : Une étude de convenance de la terre sera réalisée sur site en amont du projet s'il est envisagé d'utiliser la terre crue dans le projet.
  3. 3 - Marché d'Assistance à Maîtrise d'Ouvrage
    1. Réunir les compétences de spécialistes.
      1. Les compétences peuvent être apportées au sein d'un groupement par ses différents membres.
    2. Afficher les ambitions dans le titre de la consultation.
      1. Ex : « Marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de programmation pour la conception d’un bâtiment bois-paille / bois-béton de chanvre / avec isolation biosourcée »
    3. L’AMO interviendra le plus en amont possible, selon les opérations dès les phases de préfaisabilité (étude capacitaire fonctionnelle et technique d’un site, évaluation des filières locales…) ou dès l'écriture du préprogramme.
    4. La consultation d’un AMO Programmation doit inclure une exigence de compétence en développement durable et biosourcés afin que les objectis environnementaux soient suffisamment précis.
    5. Intégrer une compétence économie de la construction / coût global dans la mission d'AMO.
      1. Ex : "Une approche en coût global peut être pertinente afin de valider la pertinence de la réalisation d’un bâtiment intégrant des matériaux biosourcés. Les coûts de construction représentent entre 30 et 40% du coût global d’un bâtiment. Un bilan en coût global peut permettre de prendre en compte des externalités comme des gains en confort, la diminution d’émission de gaz à effet de serre, ou de polluants ainsi que les coûts liés à l'utilisation du bâtiment et à sa déconstruction en fin de vie. Ainsi, une comparaison en coût global peut faire varier l’ordre dans lequel les solutions envisagées sont classées, ce qui peut impacter les décisions prises par les maîtres d’ouvrage. Dans ce cas, une vigilance particulière doit être apportée à la robustesse méthodologique et juridique de ce critère dans la consultation. Les compétences de l’AMO sur le sujet doivent être avérées(qualification et références à l’appui)."
      2. Ex : "Le titulaire disposera d'une compétence en économie de la construction incluant la construction avec des matériaux biosourcés et des bâtiments économes en énergie. En phase programmation, il remettra une estimation du coût de construction et du coût toutes dépenses confondues de l'opération. Si ces coûts sont supérieurs aux objectifs de la MOA, alors il proposera des évolutions du programme compatibles avec la hiérarchisation des objectifs inscrits au programme. En phase concours et durant les études, il vérifiera l'estimation projet remis par le ou les équipe(s) de Maîtrise d'Oeuvre."
    6. Selon les modes constructifs envisagés et le degré d'innovation, le recours à un AMO Technique spécialisé peut être requis pour contrôler les livrables de la MOA.
      1. Ex. : Le titulaire contrôlera et remettra un avis sur les pièces remises par l'équipe de maîtrise d'oeuvre. Il s'assurera notamment de leurs cohérences et pourra demander la remise de pièces complémentaires tels que des détails afin de sécuriser la réalisation de l'opération.
      2. Ex. : Le titulaire pilotera les actions liées à la mise en oeuvre de techniques non reconnues comme courantes par la C2P (contact avec les assureurs, échanges avec le bureau de contrôle, réalisation d'essais, etc.).
    7. Comparer les impacts carbone des modes constructifs dès la phase programmation.
      1. Ex. : En phase programmation, le titulaire évaluera les impacts carbones de 3 scénarios de dispositifs constructifs différents en s'appuyant sur l'ACV de bâtiments équivalents réalisés.
  4. 4 - Marché de contrôle technique de la construction
    1. La consultation du Bureau de Contrôle (BC) doit être anticipée afin que ce dernier remette ses avis dès les premières phase de conception. Dans l'hypothèse ou les solutions constructives sont retenues en phase programmation, le BC peut remettre un avis dès cette phase.
    2. Le bureau de contrôle peut être désigné avant l'analyse des offres de conception ou de conception-réalisation pour avoir un regard sur la reconnaissance en tant que technique courante des propositions.
      1. Ex. "Le titulaire analysera les pièces remises par les candidats lors de la phase concours et remettra une note sur leur reconnaissance comme technique courante."
    3. Préciser dans la consultation l'intention biosourcée.
      1. Ex. "Le titulaire est informé que cette opération s’inscrit dans une logique de performance environnementale, notamment que le projet sera réalisé à l’aide de matériaux biosourcés. Le titulaire sera donc force de proposition pour le respect des intentions présentées dans le Programme de l’opération.".
    4. Si le maitre d'ouvrage a la volonté d'utiliser des produits et procédés innovants dans le projet, prévoir une mission complémentaire du bureau de contrôle portant sur la validation de ces procédés.
      1. Ex. : "Il est envisagé la réalisation de murs ossature bois avec remplissage terre crue. Cette technique n'étant pas reconnue comme courante, le titulaire devra réaliser les analyses de risque correspondantes fondée sur la destination des ouvrages, et sur les référentiels existants et préconisera les éventuelles justifications demandées dès la première phase de sa mission."
    5. Demander des références
      1. Dans la présentation des références, il est recommandé de demander que soient précisées l'agence en charge du dossier et le nom du responsable du projet. Les bureaux de contrôles sont en effet souvent des entités nationales.
    6. Les compétences biosourcés peuvent être évaluées sur la base du CV du chargé d'affaire tout en prenant en compte celles des référents nationaux.
    7. Encadrer la mission en termes de volumes de réunions et insérer une clause ad'hominem.
      1. Ex. "Le responsable du Projet du Contrôleur Technique a notamment pour mission d’assurer le contrôle des études, mission assurée notamment par sa présence aux réunions de lancement, d’avancement de chaque phase ainsi qu’à toute réunion ponctuelle pour laquelle le Maitre d’Ouvrage jugerait sa présence utile soit 3 réunions phases de conception."
      2. Ex. "Le candidat précisera dans son offre le responsable du projet. Ce dernier sera l'interlocuteur unique de la maîtrise d'ouvrage. Le remplacement du responsable devra faire l'objet d'un agrément par la Maîtrise d'Ouvrage validé par la signature d'un avenant."
      3. Vérifier la cohérence du temps passé et du coût horaire avec l’étendue et les spécificités du projet.
      4. Le coût de la mission du bureau de contrôle est très faible au regard du coût global de l'opération. Il est important de permettre au bureau de contrôle de disposer de moyens suffisant pour assurer sa mission en prenant en compte les particularités du projet.
  5. 5 - Marché de Maîtrise d’œuvre
    1. S'assurer que les équipes de MOE disposent bien des compétences requises.
      1. Lister l'ensemble des compétences requises, notamment liées à la conception biosourcée.
        1. Ex. : "L'équipe de maîtrise d'oeuvre disposera des compétences suivantes : - Architecture - Thermique (compris simulation thermique dynamique) - ACV - RE2020 - CVC - Plomberie - Acoustique - Structure dont structure bois - Construction [inscrire les techniques visés - par ex. paille; béton de chanvre; terre crue ; etc.]"
        2. Ex. : "Le maître d’ouvrage souhaitant recourir à une solution à dominante bois, le choix du maître d’œuvre se portera sur un candidat compétent en construction bois et possédant des références. Le candidat devra également démontrer dans son mémoire technique qu’il maitrise la notion de faible impact environnemental ou qualité environnementale des bâtiments, pour répondre aux objectifs du maître d’ouvrage d’une démarche de développement durable."
      2. L'apport des compétences s'entend au niveaux de l'équipe. Ainsi, il n'est pas nécessaire que chaque membre de l'équipe soit expérimenté sur le mode constructif retenu. Néanmoins, l'équipe doit avoir les compétences requises dans sa globalité.
      3. Demander des certificats de compétences type formation (pro paille, construire en chanvre) et exiger le suivi des formations pour les membres de l'équipe non encore formés.
        1. Ex. : "Le titulaire ou le groupement devra justifier d’une formation Construire en Chanvre ou justifier d’une expérience de la construction en béton de chanvre."
    2. Demander des références de projets équivalents avec coût de construction et année d'achèvement
      1. Il n'est pas toujours possible pour l'équipe de maîtrise d'oeuvre de présenter des références de projets qui correspondent à la fois au type d'ouvrage (ERP, logement,...) et aux dispositifs constructifs biosourcés attendus. Ainsi, on peut permettre à l'équipe de maîtrise d'oeuvre de présenter plus de références (par exemple 3 références pour justifier des expériences sur le mode constructifs et 3 références pour le type d'ouvrage).
    3. Dans le cas d'un concours
      1. Demander de justifier les choix relatifs aux systèmes constructifs (biosourcés, terre crue ou conventionnels).
        1. Ex : "Le candidat remettra un tableau recensant l’ensemble des matériaux du projet permettant d’identifier la masse de matériaux biosourcés par m2 selon la méthode du label bâtiment biosourcé. Le lauréat sera tenu de respecter ce tableau tout au long de l'opération sous peine de se voir appliquer une pénalité."
        2. Ex. : "Le candidat remettra une note spécifique sur l'emploi des matériaux biosourcés justifiant notamment les modes constructif retenus (coût / carbone / assurabilité)."
        3. Ex. : "Le candidat indiquera si les techniques visées dans son projet sont reconnues comme courantes. Elle doit inclure dans son planning les étapes nécessaires à la validation des techniques non courantes (ex : ATEx, etc.)"
      2. Demander une Analyse du Cycle de Vie (ACV) du projet.
        1. Ex. : Une étude de l’ACV sera remise. Elle se basera sur des ratios et sera bien documentée. Le niveau d’incertitude sera précisé. Elle permettra d’étudier les variantes sur le gros œuvre, le vecteur énergétique et la stratégie des parkings. Une note argumentative justifiant les choix du groupement au regard des émissions carbone sera remise
      3. Demander une analyse critique du coût de construction.
      4. Selon les justificatifs demandés le montant de la prime du concours doit être ajusté à la quantité de travail fournie.
      5. Proposer aux membres du jury une sensibilisation aux enjeux de la construction biosourcée en amont du choix du ou des lauréats.
      6. Commander la réalisation d'une analyse en Coût du cycle de vie
        1. Ex. : "Une analyse de coût en cycle de vie (CCV), comprenant le coût global et les coûts indirects, notamment le coût des gaz à effet de serre, sera réalisée par un prestataire de la MOA. A cet effet, les candidats devront renseigner le cadre fourni dans le dossier de consultation des concepteurs et qui servira de base pour l’analyse et la comparaison des offres par l’AMO. Ces coûts indirects sont les coûts imputés aux externalités environnementales et liés au produit, au service ou à l’ouvrage pendant son cycle de vie, à condition que leur valeur monétaire puisse être déterminée et vérifiée. Ces coûts peuvent inclure le coût des émissions de gaz à effet de serre et d’autres émissions polluantes ainsi que d’autres coûts d’atténuation du changement climatique."
        2. Ex. : "Le coût des gaz à effet de serre sera évalué sur la base de la valeur tutélaire du carbone (250€/t eq C)."
  6. 6 - Etudes de conception
    1. Préciser les missions de la Maîtrise d'Œuvre en allant au delà des cahiers de charges type.
      1. Ex. "Réalisation d'un calcul de la quantité de matériaux biosourcés à chaque phase de conception."
      2. Ex. "Réaliser une étude ACV à chaque phase de l'étude de conception."
      3. Ex. "L’allotissement et le phasage travaux seront anticipés de manière précise par les concepteurs à la phase APD".
    2. Justifier les techniques non courantes.
      1. Ex. "L'équipe de maîtrise d'oeuvre fournira au bureau de contrôle les justifications relatives aux techniques non courantes envisagées. Si des tests complémentaires sont nécessaires, alors leur réalisation devra être anticipée, et leurs coûts seront pris en charge par la MOA."
  7. 7 - Marché de travaux
    1. Il est envisageable de faire participer des entreprises à la consultation pour certains lots requérant un technicité particulière en faisant appel à la procédure de conception-réalisation sur un (macro-)lot en particulier (par exemple le clos couvert).
    2. Pour chaque lot, rappeler les objectifs biosourcés et d'émission de GES du lot (sur la base du PRO) afin de les rendre contractuel.
    3. Vérifier la justesse de la note méthodologique (planning adapté aux matériaux, relations et interfaces aux autres lots, logistique, etc.).
      1. Ex. "Les matériaux ou procédés non traditionnels devront bénéficier d’un avis technique ou à défaut, les réalisateurs fourniront toute justification au contrôleur technique qui devra formuler un avis sur la base de ces éléments."
    4. Ne pas imposer le recours à la certification ACERMI si il fait usage d'isolants non manufacturés.
    5. Réclamer des certificats de compétences et d'assurance.
      1. Ex. : "L’entreprise devra justifier sa capacité à utiliser [le béton de chanvre / la paille / la terre crue / etc.] au plus tard avant la notification du marché. A cet effet, le titulaire de marché devra justifier avant le terme précité au minimum : – D’un encadrant technique ou conducteur de travaux et de deux applicateurs, qui seront affectés au chantier et formés à la mise en œuvre d’ouvrage en [technique à préciser ici]. – Le titulaire fournira obligatoirement les attestations de formation nominatives « [Construire en Chanvre », « formation chanvre dans le bâtiment » OU propaille OU etc] ou équivalentes établies au nom du/des salarié(s) formé(s), le cas échéant annexée(s) de l’expérience de(s) personne(s) à partir d’une liste de références, ainsi qu’une attestation d’assurance décennale en cours de validité mentionnant expressément la technique visée. La formation suivie devra permettre l’assurabilité décennale des ouvrages. Les équipes formées devront être opérationnelles dès la fin de la période de préparation afin de pouvoir appréhender toute la technicité du béton de chanvre et, le cas échéant, décaler le planning avec le maître d’œuvre. L’absence d’attestation de formation nominative en cours de validité mentionnant expressément l’emploi de la technique visée entraînera la résiliation de l’accord . Le titulaire sera exclusivement en tort, à ses frais et risques (mentionné dans les conditions prévues au Cahier des Clauses Administratives Particulières du marché)".
    6. La fourniture des matériaux de construction est, en règle générale, réalisée par l'entreprise de travaux. La MOA peut assurer cette fourniture directement, par exemple, pour privilégier un approvisionnement local ou pour sourcer des matériaux en particulier (bottes de paille, terre crue, chènevotte, etc). Dans cette hypothèse il est fortement recommandé de se rapprocher des représentants des filières et de s'appuyer sur les compétences d'une AMO spécialisée afin de définir le cahier des charges du matériaux et de s'assurer du respect des référentiels (Règles Professionnelles paille ou chanvre, Guide des bonnes pratiques terre crue, etc.).
  8. 8 - Suivi des travaux
    1. Une attention particulière doit être portée au risque incendie en phase chantier
      1. Vigilance concernant la garde et surveillance dans le cas de matériaux inflammable et nettoyage du chantier tous les jours notamment en cas de présence d'isolants biosourcés inflammables en vrac.
      2. Visite systématique du lieu de stockage des matériaux inflammables, de l’étape de mise en œuvre dans les murs (sur ou hors site).
      3. Eviter la mise en œuvre d’une solution d’étanchéité avec flamme. Le cas échéant redoublement d’attention nécessaire. Bien rappeler la vigilance accrue en réunion de chantier et au lot étanchéité au moment de son intervention.
    2. Si modules préfabriqués, la présence du MOE sur site lors du levage et de l’assemblage des modules est obligatoire.
    3. Gestion de l'humidité en phase chantier : les matériaux biosourcés sont sensibles à l'humidité, les chantiers peuvent être soumis à des intempéries qui peuvent potentiellement provoquer des désordres.
      1. Se référer au Guide de la gestion de l'humidité en phase chantier édité par le CODIFAB (https://www.codifab.fr/actions-collectives/construction-bois-et-gestion-de-lhumidite-en-phase-chantier-2426)
      2. Rappeler la nécessité de consigner les mesures d’humidité dans une fiche d’autocontrôle par le charpentier.
      3. Intégrer des préconisations liées aux mesures de protections aux intempéries dans le marché des entreprises.
      4. Vigilance particulière sur l'ordonnancement des travaux relatifs à l'étanchéité des ouvrages.
    4. Agrément des sous-traitants
      1. Vérification des compétences sur les volets biosourcés.