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INTRODUCTION
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Auteur /Oeuvre
- René Guy Cadou
- Recueil au titre significatif : Pleine poitrine/ iluistre la balle qui transperce la poitrine du combattant, du résistant, du soldat...La poitrine est aussi le siège du coeur, symbole de courage, de solidarité, d'amour...
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Contexte texte
- Le 20 octobre 1941, un officier, le lieutenant colonel allemand Hotz est abattu à Nantes par un jeune franc tireur. Les représailles sont immédiates : exécution de 27 otages le lendemain à deux kilomètres de Chateaubrilliant, dans la carrière de la Sablière. Les fusillés sont 27 prisonniers du camp de Châteaubriant , parmi eux le jeune Guy Môquet de 17 ans.
- rené Guy Cadou croise le convoi funèbre des fusillés et, bouleversé, écrit ce poème en vers libre qui sera publié en 1946 dans le recueil Pleine poitrine.
- Problématique : Comment le poète rend-il hommage aux fusillés ?
- Plan (dépend de la problématique)
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Problématiques possibles
- Comment le poète donne-t-il force à son témoignage ?
Comment le poète manifeste-t-il son engagement ?
Comment le poète rend-il hommage aux fusillés?
Pourquoi le choix de la poésie pour décrire cet évènement ?
En quoi ce poème est-il épidictique ?
Dans quelle mesure ce poème est-il le témoignage d’un engagement ?
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AXE 1
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Récit-fiction de l'exécution
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a) un poète-narrateur omniscient
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Poète narrateur absent (faux témoin) mais omniscient : ce choix d'écriture donne plus de force à ce qui est dit. Emotions ressenties "de l'intérieur". D'abord témoin etèrieur puis focalisation interne pour entrer dans la pensée, l'intimité du condamné.
- "pleins d'étonnement" V. 4/ "pas de recommandations à se faire" V.5/"l'un d'eux pense..." V. 8/ "Un autre" V10/"Leur seul regret"V...
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a) .Regards sur des fusillés anonymes...
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Ils n'ont pas de nom, ils sont nommés par le pronom pluriel "ils", ou l'article "les". Nombreuses occurences. Le poète choisit donc l'anonymat mais aussi le collectif. Des le vers 2, il y a une approximation "une trentaine" qui montre qu'il s'agit d'un groupe, d'un collectif.
- "Ils sont..." anaphore x6/ "Ils ont/ "Ils ne sont.."/ "une trentaine" V2
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Même le passage au singulier ne donne pas d'identité aux fusillés. Ils sont alors désignés par des indéfinis :
- "L'un..."/ "l'autre..."
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Ce qui les unit, c'est le lieu et ce qui leur arrive dans ce lieu :
- "les fusillés de Chateaubrillant"
- "Ils sont exacts au rendez-vous" (avec la mort)
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Dimension sacrée, religieuse. le martyr est celui qui est prêt à mourir pour défendre a foi, ce à quoi il croit. Le poète les associe à ces "saints". la connotation religieuse est d'ailleurs présente dés le 1er vers qui fait référence au ciel, et répété au 2°. cette image donne de la grandeur aux fusillés. ils ont dépassé le simple statut d'homme pour devenir des saints, des êtres auxquels est promis une immortalité "ils ne se quitteront jamais plus".
- « Il y a entre eux la différence du martyre »/ "Ils ont appuyés contre le ciel x 2)
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c) Tragédie de l'exécution
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Le titre laiserait supposer qu'ils sont déjà morts : "les fusillés". Or Cadou choisit les derniers instans avant la mort. Il choisit la tragédie de l'instant avant l'exécution. Il y a un paradoxe temporel entre le titre et le contenu du poème. Dans le titre, l'exécution a déjà eu lieu, dans le texte, elle n'a pas encore eu lieu.
- "les fusillés" : participe passé = ceux qui ont été fusillés/ Et vers 18 : « ceux qui vont les tuer »
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Les références à la mort sont nombreuses et croissantes : au début elle n'est évoquée que par periphrases :
- "appuyés contre le ciel"/ "Toute la vie derrière eux"/ "Ils ne se quitteront plus jamais", "Ils ne sont déja plus du pays dont ils rêvent"/ "ceux qui vont les tuer"/ "Ils sont exact au rendez-vous"/"La mort surtout est une chose simple"/
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Les "bourreaux" sont tout aussi anonymes et désignés par leur acte :
- "ceux qui vont les tuer"
- Ils ne sont qualifiés que par une incapacité à entendre le chant de la liberté, de la solidarité, de l'humanité...
- "n'entendent pas le bruit énorme des paroles"
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AXE 2
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Un poème épidictique (éloge)
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a) Anonymat et atemporalité
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Utilisation presque exclusive du présent.
- "plein d'étonnement pour leur épaule"
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Pour le poète ces martyrs sont sans haine , ils élèvent l’humanité ; Ils restent unis même face à la mort. Ils représentent ausi une vision de l'homme porteurs de valeurs positives. D'où le : « ils » ou « une trentaine » qui les qualifie; ils sont en quelque sorte une seule et même unité de pensée et d'action face à la barbarie.
- Le poète situe l’ensemble du poème dans une intemporalité qui fixe ces moments dans une forme d’éternité. Ainsi, très paradoxalement, ces moments de vie passés sont évoqués au présent de l’indicatif.
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La réalité de la vie s’impose à travers la simplicité des termes, qui renvoie à l’univers de chacun. Les mots « petit village », « école », « table » dessinent en effet un univers quotidien.
Le poète veut que l’image qui reste de ces hommes soit celle d’hommes vivants : c’est la vie qui l’emporte et non la mort.
- Le poète situe l’ensemble du poème dans une intemporalité qui fixe ces moments dans une forme d’éternité. Ainsi, très paradoxalement, ces moments de vie passés sont évoqués au présent de l’indicatif.
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b) Eloge de la fraternité et de la liberté
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Ces hommes sont unis , il y a entre eux une "fraternité". le terme "épaule" porte l'idée d'épauler, de soutenir, d'aider. Ils se soutiennent, s'aident mutuellement. l'emploi du mot au singulier insiste sur l'idée de solidarité.
- "plein d'étonnement pour leur épaule"
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De plus, l'enjambement du vers suivant renforce cette idée de solidarité et se termine sur le mot "amour" placé en fin de vers donc mis en valeur.l'image qui reste au lecteur est donc celui de ces hommes qui contre la haine et la barbarie offrent leur amour, leur fraternité. "monument" donne l'impression que c'est ce qui restera de ce moment, ce que l'Histoire retiendra.
- "leur épaule/qui est un monument d'amour"
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c) des hommes remarquables
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Eloge de leur supériorité et de leut humilité : Le poète montre en quoi ces hommes sont supérieurs à leurs bourreaux.
- "Ils ont bien au-dessus de ces hommes qui les regardent mourir"/ "Pourtant ils disent qu'ils ne sont pas des apôtres"
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Eloge de leur courage, aussi. Ils meurent avec dignité et simplicité. Leur sacrifice va avec leurs choix de combattre. la mort est acceptée parce qu'elle est le prix de la liberté, des choix qu'ils ont fait. Ce sont des héros mais des héros discrets qui ne haissent même pas leurs bourreaux mais qui ont pour eux une sorte de compassion, de pitié car eux n'ont pas su choisir le camp de la liberté, de la fraternité
- "Ils ont bien au-dessus de ces hommes qui les regardent mourir"/ "Et que la mort surtout est une chose imple/puisque toute liberté se survit"/ « (…) leur seul regret est que ceux/Qui vont les tuer n’entendent pas/Le bruit énorme de leurs paroles »
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Dimension lyrique du texte. par les souvenirs évoqués
- « L’un d’eux pense à un petit village/ Où il allait à l’école/Un autre est assis à sa table/Et ses amis tiennent ses mains.
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AXE 3
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Travail de mémoire et engagement
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Par le poème, montrer l’injustice et la barbarie de l’exécution, le courage de ces hommes les rendre proches de chaque lecteur.
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Le dernier mot du poème est ceui de "liberté". c'est en son nom que ces hommes vont mourir, mais la liberté, elle est immortelle :
- "puisque toute liberté se survit"
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VOLONTÉ DE TEMOIGNER
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Poeme qui veut témoigner, conserver la mémoire d'où l'utilisation du terme "monument". Le poème se dresse comme une statue du souvenir et le poète est un passeur de mémoire.
- « Qui est un monument d’amour »
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la vie, la mort, l'éternité
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vie présente : même au seuil de la mort, ce qui est mis en exergue, c'est l'entraide, la solidarité, l'amour. ces hommes sont bien vivants.
- "Epaule" "Amour"...
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vie passé : le retour au souvenir donne encore davantage d'humanité à ces hommes. L'indéfini les rend accessible à chacun de nous. leur comportement, leurs pensées pourrait être celle de n'importe qui d'entre nous confronté à cette situation : ils sont porteurs de l'humanité
- « L'un d'eux pense... » (vers 8) nous ramène au passé (« il allait »)
- "L'autre est assis..." erichit la véracité du tableau. Chacun est là, face à sa vie et à sa mort et en même temps ils sont tous ensemble
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éternité : le texte fait référence plusieurs foi à une vie après la mort. Cadou était croyant.Le ciel peut faire référence , dans la foi chrétienne, au "royaume des cieux", à Dieu.A l'immortalité. Ils vont bientôt rejoindre le ciel.
- "au ciel" x 2/ « Ils sont appuyés contre le ciel »le mot "ciel" est en fin de vers = mise en valeur / futur « ils ne se quitteront jamais plus ».
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CONCLUSION
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Elle depend evidemment de ce que vous avez dit avant....Mais
- simplicité de l'écriture/ Volonté de témoigner/ eloge des rcondamnés, de leur dignité, de leur solidarité...
- Au-delà de la mort, ces hommes vivent dans nos mémoires, par leur courage. Foi du poète dans une humanité militante Puisque toute liberté se survit. » : Chute du poème. Liberté et fraternité dans l’engagement seront plus fortes que la barbarie. C’est une leçon d’humanité
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Questions oral
- A faire avec les elèves
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Oeuvre picturale
- Yue Minjun, L’exécution, 1995
- Goya, tres de mayor
- propositions
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Liens et prolongements
- voir le cours