1. L'AUTEUR/ LE CONTEXTE
    1. Eugène IONESCO : Auteur d'origine roumaine, représentant du théâtre de l'absurde (comme Beckett), il est aussi l'auteur de La Cantatrice chauve ou Le Roi se meurt., La leçon/ Les chaises...
    2. Contexte : années 50 / Expérience du totalitarisme (nazisme)
  2. La pièce :
    1. 1er grand succès de Ionesco. La pièce appartiet au genre de l'absurde mais Ionesco préférait le terme "d'insolite".
    2. Registre tragique
      1. Le registre est tragique puisque Bérenger est seul face à tous les autres devenus différents, devenus des rhinocéros. Sa cause semble perdue (il n'a qu'une carabine contre tous les rhinocéros) mais il va conserver ses attributs et sa dignité d'homme.
    3. Registre polémique
      1. Bérenger est aussi celui qui s'oppose à toutes les formes de totalitarismes qui déshumanisent l'homme
  3. Le Personnage de Bérenger
    1. Compte tenu de sa situation, il apparait comme un héros tragique qui se bat seul contre le destin et provoque terreur et pitié chez le spectateur
  4. Situation du passage
    1. Bérenger a vu tous ses amis se transformer en rhinocéros, Daisy dont il est amoureux l'a quitté aussi et il se retrouve, à la fin de la pièce, seul , dernier représentant de l'espèce humaine. Dans un monologue délibératif, il s'interroge sur son choix et sur le sens de l'humanité face à la force brutale mais unifiée des rhinocéros
  5. Problématiques possibles
    1. A travers le personnage de Béranger, qu'est-ce qu'un homme pour ionesco ?
    2. A quoi voit-on les hésitations de Bérenger
    3. La lutte contre le totalitarisme
  6. L'énonciation
    1. Monologue (le personnage se parle à lui-même mais aussi au spectateur (double énonciation). on parle de monologue délibératif car il hésite entre deux choix : devenir rhinocéros ou rester homme
  7. AXES POSSIBLES
    1. Un personnage tragique en prise au doute
      1. Un monologue délibératif :
        1. personnage tragique : personnage seul, confronté à une crise d’identité et à un choix crucial
          1. Nombreuses phrases exclamatives / interjections tragiques (« hélas ! »x 2), rythme heurté et répétitions, « Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? » ; « J’ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc et poilu ! »)
          2. Nombreuses phrases courtes et d'onomatopées "Ahh,ahh,brr !"
          3. Beaucoup de contradictions : "Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort ! "..."Comme je suis laid ! "
          4. Didascalies qui indiquent beaucoup d'agitation : "(Il tourne le dos à la glace.) / (Il a un brusque sursaut.) /(Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des rhinocéros, tout en criant :)
          5. Une grande impuissance : "Mais ça ne pousse pas !" (les cornes)/ "Ahh, ahh, brr ! non, non, ce n’est pas ça, que c’est faible, comme cela manque de vigueur ! Je n’arrive pas à barrir"./Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je ne peux pas."« essayons », « je voudrais », « je voudrais bien… » (valeur du conditionnel), « si je pouvais… », « je ne peux plus » ; il faut noter aussi l’abondance des négations.
        2. DONC :
          1. ¥ La structure et le rythme du monologue (crise d’identité, renversements des valeurs, tentative pour abjurer et échec, mais surtout sursaut final et refus de capituler) composent un dénouement ouvert, inhabituel dans la tragédie.
    2. L'homme face au mal du totalitarisme
      1. Seul contre tous :
        1. Opposition entre "eux" et "je" : "comme je voudrais être comme eux". / "Je me défendrai contre tout le monde !" Marque le combat du héros tragique et de l'homme contre l'inhumanité.
      2. L'uniformité,
        1. inversion et perversion des valeurs esthétiques et morales : « peau rugueuse, dure », « couleur vert sombre, nudité […] sans poils », « chants [au charme] âpre », « barrissements ») deviennent positifs, associés à la beauté, à la force...
        2. La pression du groupe engendre le doute (« c’est moi » x 2 , « peut-être », phrases interrogatives), la honte (« J’ai trop honte »), la culpabilité et la solitude absolue et le regret "hélas!" x 2
    3. Des sentiments humains négatifs
      1. Rhinocéros apparaissent comme beaux, avec de magnifiques barrissements..."Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort ! Oh ! comme je voudrais être comme eux". / "Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d’un vert sombre, une nudité décente ; sans poils, comme la leur ! "
      2. Bérenger éprouve des sentiments étrangers aux rhinocéros : Remords , culpabilité, honte : "Comme j’ai mauvaise conscience, j’aurais dû les suivre à temps."/ "Je ne peux plus me voir. J’ai trop honte ! "
      3. Bérenger est seul, il ne peut pus communiquer avec personne, plus personne ne parle sa langue : "(Il essaye de les imiter.) (...) " Je n’arrive pas à barrir. Je hurle seulement. Ahh, ahh, brr ! Les hurlements ne sont pas des barrissements !"
      4. Or ce sont ces qualités "négatives " qui font précisément toute la richesse de l'humain.
    4. Le probleme de la différence
      1. Devenu le seul à être ce qu'il est, Bérenger se traite de monstre : "Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre."
      2. Puis prise de conscience qu'il est "le dernier homme" / Conscient de son "originalité" de ce qui fait de lui un homme et non un rhinocéros : il mourra debout, sa carabine dérisoire à la main : "Contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas !" "
      3. Accolade
    5. Le corps
      1. Il voudrait être "beau" et regrette "son front plat" (sans corne), ses "traits tombants", "peau flasque"/ "corps trop blanc et poilu"..
      2. La voix : son corps ne peut produire les barrissements qu'ils trouvent si beaux !
      3. Un corps en mouvement qui s'interroge sur lui-même :(Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des rhinocéros, tout en criant :) Face au public, un peu comme s'il lui montrait le chemin du combat, un "suivez-moi" contre tous les fascismes adressé au spectateur ?
  8. Sujet principal 10
  9. Sujet principal 11
  10. )
  11. Conclusion
    1. Les mostruosités du XX° débouche sr un nouveau théâtre, une vision absurde (voir Camus) et un questionnment sur l'homme. Un éros, profondément humain, mais un héros ordinaire confronté au tragique. (cf Camus: lettre à un ami allemand/ la peste/ La vague/Le dictateur...
  12. MISE EN SCENE
    1. Didascalies: infos sur le Décor : tête de rhinocéros à l'intérieur matérialisent les rhinocéros à l'extérieur
    2. Didascalies trés nombreuses : les sentiments et émotions de Bérenger s'expriment à travers elles autant qu'à travers ses paroles : "(Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.)"/(Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des rhinocéros, tout en criant :)