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Conclusion : reprendre vos grands axes et penser à une ouverture :
- Sous-sujet 1
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Problématiques possibles
- PREVERT, Paroles ; « Barbara »
En quoi l’argumentation dans ce poème est-elle originale et efficace ?
Que dire de l’évolution du motif de la pluie ?
En quoi peut-on dire que ce poème est construit sur une opposition ?* – En quoi ce poème est-il un poème d’amour ?
– Que dénonce Prévert dans ce poème ?
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Situation
- Poème situé dans la dernière partie de Paroles. Lieu évoqué, la ville de Brest qui a été bombardée 165 fois pendant la Seconde Guerre Mondiale car c'était un port militaire. Barbara est donc à la fois une chanson d’amour, image du bonheur perdu, et un poème engagé présentant une image de désolation, et dénonçant l'absurdité et la violence de la guerre: cette « connerie » qui sépare ceux qui s’aiment.
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Les marques de l’énonciation.
- Poéte témoin "je"/
- Pronom personnel « je » (douze occurrences) + répétition du prénom Barbara (huit fois) : anaphore "oh Barbara"
- tutoiement : signe d'une relation intime entre le poète et Barbara/ Idée d'intimité et de complicité renforcée par des symétries (« Tu souriais »/ « Je souriais de même », v. 9-10 ; « Toi que je ne connais pas »/ « Toi qui ne me connaissais pas », v. 12-13).
- A la fin du texte : ni « je » ni « tu » mais troisième personne: généralisation
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I. poème d'amour
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Rencontre amoureuse
- Le récit d’une rencontre amoureuse.
Repères spatio-temporels ("Brest/ Ce jour-là"... ) + alternance de pronoms personnels « je »/ « tu »
Il semble s'agir, au début, de l'évocation d'un souvenir amoureux et d'une femme nommée Barbara. mais le poème va dépasser cette dimension et généraliser le rapport entre l'amour et la guerre.
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un souvenir heureux
- L’invocation d’un souvenir heureux dans la première partie du poème : une femmeet un homme se rejoignent sous un porche. retrouvailles amoureuses, évocation d'un bonheur passé, un jour de pluie à Brest.
Impératif présent ("souviens toi ) + temps du passé ("Il pleuvait"... ) + champ lexical du bonheur ("tu marchais souriante
É panouie ravie /Tu souriais
Et moi je souriais
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse"
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Une pluie "heureuse"
- La présence de Barbara transforme cette grisaille brestoise. Sa joie illumine la pluie, qui se charge alors d’adjectifs destinés à qualifier le visage de Barbara : « Cette pluie sage et heureuse / Sur ton visage heureux », v. 31-32).
MAis le bonheur et l’harmonie du couple vont justement intensifier l’horreur et la stupidité de la guerre…
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une relation empathique
- L’empathie du poète.Ce n'est pas lui qu'aime Barbara mais un autre homme (vers 17-23). pourtant le poète, témoin de la scène va en tirer une méditation sur la guerre et son absurdité. Permet la généralisation à la fin
Anaphores
- L’adverbe « amoureusement »(V.43) est mis en valeur : il occupe à lui seul tout un vers, de même que l’adjectif « heureux », répété en position forte, à la rime (v. 31-33). simplicité du style (répétitions, absence de ponctuation et registre courant) = bonheur simple.
- Le début du poème apparait donc comme un poème d'amour mais la 2° partie lui donne une toute autre dimension puisque cet amour est menacé par la guerre et l'a peut-être détruit
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II. Un poème de guerre
- En fait quelques mots annonçaient déjà cette dernière partie avant l’évocation directe de la guerre: « Brest » (port militaire), l’arsenal, pluie (tristesse), « s’abritait (évocation d’un danger).
- La dernière partie du poème (à partir vers 33) bascule dans l'image de la guerre et de la destruction :Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Est-il mort disparu ou bien encore vivant / tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang/ Brest
Dont il ne reste rien
- Changement de ton à partir du vers 37 : "Quelle connerie la guerre" : simplicité et force du propos. Une évidence dans un langage familier. Le refrain est différent,"oh barbara" : interjection Oh donne une dimension dramatique. (exclamation même s'il n'y a pas le point d'exclamation) . Le vocabulaire familier est là pour exprimer la colère du poète. Deux périodes s’opposent : la période du bonheur, avant la guerre, et « maintenant » (v. 39).
- Transformation de la pluie par la métaphore : Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang" puis :"et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
donc champ lexical de la guerre et de la mort + allitération en (d) (v. 40-41) + déshumanisation
⇒ La pluie de la première partie est en réalité un bombardement. A partir du vers 46, plus aucun être humain n’est cité. Utilisation de la forme impersonnelle du verbe. "il pleuvait"/"cen'est plus";"des chiens"...
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A propos de la structure et de la forme :
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Chanson : refrain
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Montand ou Reggiani , Barbara
- Sous-sujet 1
- Absence de ponctuation
- vers libre, rimes sauvages
- Allitération (notamment en "d" : pluie de fer, d'acier, de sang..
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III. Vision pessimiste/ triomphe de la mort sur l'amour
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·Au-delà du drame amoureux, le spectacle des ruines de Brest, transformé en paysage de cauchemar, désespère le poète.
· En effet, la guerre cesse mais elle laisse dans le cœur des hommes des stigmates.
·Ce désespoir s'exprime par une métaphore et une comparaison.
·La métaphore se situe au vers 50 et n'est pas originale pour désigner la violence et le malheur (l'orage) car elle s'applique à la pluie.
·La comparaison est celle des nuages avec des chiens : on note le terme « crever » (= s'ouvrir en s'éclatant) qui n'est pas du tout de guerre : il s'applique d'ailleurs aux animaux.
La mort est plus forte que l'amour
·Le désespoir est philosophique : le dernier mot du texte (« rien ») illustre le triomphe du néant et de la mort comme le verbe « pourrir » (v. 56).
·Le désespoir prend des actions tragiques : les pièges du destin cruel se sont refermés inexorablement (= sans possibilité de retour).